À l’assemblée, le RN oublie ses déboires en célébrant triomphalement l’élection d’une négresse musulmane de Mayotte

La Rédaction
Démocratie Participative
11 juillet 2024

 

Pour le RN et le marinisme, l’élection d’une africaine musulmane de Mayotte est un accomplissement majeur.

Elle efface largement la relative contre-performance de dimanche et le torrent d’applaudissements adressés par les députés RN à cette comorienne résume à peu près tout de l’état d’esprit qui prévaut dans ce parti.

Ce n’est pas anecdotique.

L’antiracisme, c’est-à-dire l’idéologie antiblanche qui domine la société française, fait complètement partie de l’imaginaire du patriote saucisson-pinard générique. Rien n’enthousiasme plus l’élu ou le militant RN moyen (ou souverainiste) qu’un noir ou un arabe « francophile ».

Ce n’est d’ailleurs pas limité au RN. C’est l’expression même du « nationalisme français » tardif qui n’a en fait plus rien de national, mais tout de colonial.

Le discours néo-colonial que sert le RN à propos de Mayotte n’a à peu près aucun sens pratique et il ne s’explique que par la névrose post-coloniale qui structure la pensée de ce mouvement, mais aussi de ce que l’on appelle la droite et l’extrême-droite plus généralement.

Comme un mari abandonné par sa femme, le Français de droite ou apparenté, complètement démoralisé par le discours anticolonial des masses allogènes, est un être fragile, en mal d’amour et en proie au doute.

Il guette, comme un chien battu au pied de la porte, le retour de l’être aimé.

La puissance suggestive du trip mahorais lepéniste vient de ce que la droite antiraciste, majoritaire dans les coeurs et les esprits, veut croire que l’enfant prodigue exotique reviendra au bercail pour remercier la France de sa protection maternelle.

Cette impatience affective, guidée par un narcissisme frustré, est le mécanisme psychologique qui se trouve derrière le paternalisme multiracial de la droite.

En échange de leur attention admirative, les Blancs auraient le devoir de prendre en charge les races les plus diverses pour les amener à eux.

Ce que ce discours colonial appelle désormais « l’assimilation » sur le territoire français est la poursuite générale de la politique coloniale française qui a si admirablement foiré au prix de débâcles sanglantes bien connues, tant en Indochine qu’en Algérie et, désormais, même en Nouvelle-Calédonie. Derrière cette dégénérescence sinistre ce trouve l’obsession démocratique de 1789.

Principes de colonisation, Arthur Girault (1894) :

Il faut tenir compte du tempérament et des aptitudes de la nation colonisatrice. L’autonomie convient à des Anglo-Saxons. Nous, Français, nous sommes les Latins. L’influence de Rome a pétri nos esprits pendant des siècles. Nous ne pouvons nous soustraire à cette obsession et ce serait forcer notre nature que sortir de la voie qu’elle nous a tracée. Nous ne savons faire, et par suite nous ne devons faire, que de l’assimilation. Aucune des colonies ne réunit d’ ailleurs les conditions nécessaires pour que la politique d’autonomie soit praticable… C est donc dans le sens de la politique d’assimilation, traditionnelle chez nous, qu’il convient d’ orienter l’ ensemble de nos colonies. Cette politique est réclamée pour la plupart et notamment par les Antilles.

Elle est parfaitement compatible avec la décentralisation demandée par nos colonies les plus éloignées, telles que la Réunion. Mais cette politique, dont nous approuvons le principe, devrait être a la fois modérée et éclectique : modérée, c’est-à-dire dégagée de certaines exagérations fâcheuses et repoussant une uniformité contraire à la nature des choses; éclectique, c’ est à dire empruntant aux deux autres systèmes ce qu’ils ont de bon, à savoir l’unité d’autorité au principe d’ assujettissement, des libertés locales étendues et une plus grande décentralisation au principe d’autonomie. Puisse cette politique de sagesse qui, à en croire certains indices, semble aujourd’hui devoir l’ emporter, assurer à la fois la souveraineté de la France, qui est le but de l’assujettissement, la liberté des colonies, qui est l’objet de l’autonomie, et l’union de plus en plus étroite de toutes les fractions du territoire de la République, qui est l’idéal de l’ assimilation.

La  colonisation républicaine a aliéné les Français qui sont devenus les esclaves spirituels de leurs anciens sujets.

Mayotte, c’est la nouvelle Algérie française de la droite, mais aussi son omphalos, sa nouvelle Jérusalem spirituelle.

Oui, des gens de couleur, africains de surcroît, brûlent d’être français – moyennant transferts de fonds colossaux – et nous admirent.

« L’empire vit encore » clament-ils, plein d’espoir.

La Fronsse éternelle

Possédé par ce puissant mythe transcendant, le RN va contribuer à faire de Mayotte une catastrophe raciale monumentale, tout comme l’Algérie française a été une monstrueuse catastrophe raciale avant elle.

Jusqu’au bout, dans le cadre de la thérapie coloniale collective à laquelle le marinisme veut astreindre la France, cette fiction départementale de « France mahoraise » sera poursuivie. La nature se moquant des névroses de la droite café-au-lait, la démographie mahoraise va continuer d’exploser et de déborder en métropole sous l’oeil attendri de ces gardiens de l’idée coloniale.

Avec 5 enfants par femme, en augmentation constante, la bombe a déjà explosé. D’ici 20 ans, le caillou comptera au moins un demi-million de sujets musulmans ultra-prolifiques qui, faute d’indépendance, seront absorbés par la métropole.

Le flux est déjà grand ouvert.

L’aimant mahorais a valeur de révélateur, de frontière et de test, autant racialement que religieusement puisque Mayotte est d’abord et avant un territoire intégralement islamique.

Le RN n’a pas passé ce test. Son destin est d’embrasser complètement la vague afro-islamique moyennant quelques pirouettes de pure forme.

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