Macron opte pour la stratégie du chaos général

La Rédaction
Démocratie Participative
10 juin 2024

 

Les résultats des élections européennes sont déjà oubliés.

Macron opte pour le chaos général.

Macron est stratégiquement passé à la défensive, mais celui lui offre de nouvelles options.

Des élections législatives ne sont pas des élections européennes. La participation sera nettement plus élevée, les partis bien moins nombreux et les électeurs se détermineront dans une logique de vote utile.

Macron veut reformer autour de lui un « front républicain » contre le RN, mais aussi contre LFI. Il propose aux socialistes de faire alliance, moyennant un rejet catégorique des mélenchonistes.

Mélenchon veut l’inverse et reconduire la NUPES.

Tout dépend de Faure. Sur le principe, il est d’accord avec Mélenchon, mais devient gourmand.

Macron va certainement débaucher quelques députés socialistes et ensuite se retrancher dans l’opposition au RN à l’Assemblée.

Si le RN emporte une majorité absolue, Marine Le Pen deviendrait premier ministre et elle devrait en conséquence gérer la bombe à retardement qu’est la dette souveraine. C’est assez simple, il lui faudrait soit baisser les dépenses, soit augmenter les impôts. Il n’y aurait pas de miracle en termes de niveau de vie ou d’inflation.  Macron pourrait bénéficier de l’aide de la finance internationale pour mettre Marine Le Pen en difficulté grâce à l’augmentation des taux d’intérêts.

Ensuite, sur l’immigration, les juges feraient de la résistance passive, ce qui limiterait les possibilités d’expulsions. Marine Le Pen ne pourrait rien faire de significatif d’ici à 2027 car elle n’aurait pas l’initiative du référendum pour en finir avec le pouvoir des juges, qui est réservé au président. Ce serait donc du bricolage et redonnerait de la marge à Macron pour dénoncer « la démagogie » et « l’incompétence » du RN sur l’immigration. En revanche le RN pourrait virtuellement stopper l’immigration légale dans les 24 heures.

Mieux : la police, aux ordres d’un ministre RN, serait accusée d’être une police « fasciste ». Le moindre incident entre des flics et des maghrébins ou des noirs serait exploité par les médias et la gauche. De graves émeutes raciales pourraient éclater à tout instant, avec une radicalisation très forte de part et d’autre.

Ensuite, Macron s’activerait principalement sur les affaires extérieures et accroîtrait ses provocations en Ukraine afin d’utiliser la guerre comme moyen de reprendre l’initiative. Marine Le Pen ne pourrait que suivre car toutes les questions de défense sont le domaine réservé du président.

Si Marine Le Pen obtient une majorité relative, elle ne pourrait rien faire voter sans Les Républicains, comme c’est le cas aujourd’hui pour Macron. Les partis feraient de l’obstruction sur tous les sujets, ce qui laisserait le RN sans capacité de réellement gouverner.

Compte tenu de la situation financière, faire voter le budget deviendrait très difficile. Cette paralysie permettrait aux opposants de dénoncer l’incompétence économique et sociale du RN.

La stratégie de Macron consiste donc à discréditer suffisamment Marine Le Pen d’ici à 2027 afin de dégonfler le vote RN.

Historiquement, cela a toujours fonctionné. C’est comme ça que Mitterrand a neutralisé Chirac entre 1986 et 1988, puis que Chirac a neutralisé Jospin entre 1997 et 2002. Quand Chirac a voulu stopper Sarközy il a désigné Dominique de Villepin premier ministre, ce qui a au contraire précipité le discrédit de ce dernier, débordé par un mouvement étudiant.

Paradoxalement, c’est le meilleur scénario. La crise politique va aller en s’accélérant, l’État va s’affaiblir toujours plus, avec des espaces toujours plus larges pour les forces radicales, à droite comme à gauche.

Les antifas en particulier auront carte blanche pour recourir à la violence politique partout dans les villes.

On ne va pas s’ennuyer.

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