Tarbes : Mehdi, Nassim et Malik surinent un militaire et se justifient en évoquant des « propos racistes »

Leutnant
Démocratie Participative
23 mai 2024

Jardin Massey, lieu de dialogue interculturel, Tarbes

Tout ça, c’est de la faute des Blancs, des racistes.

La République des Pyrénées :

Les trois frères, mis en examen pour tentative de meurtre, demandent à être remis en liberté. Le plus jeune, 18 ans à peine, a fini par se désigner comme l’auteur des coups de couteau.

Il est le premier des trois frères, l’aîné, bientôt 23 ans, à formuler une demande de remise en liberté devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau. Il fait partie des trois jeunes palois mis en examen, le 15 mai dernier, et incarcérés depuis, pour une tentative de meurtre à Tarbes. Un militaire du 35e régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes a reçu quatre coups de couteau sur un parking du quartier festif de l’Arsenal, en fin de nuit, le 8 mai dernier.

Et Mehdi, l’aîné des trois frères, avec ses cheveux mi-longs noués derrière la tête, est désigné comme celui qui est à l’initiative de la bagarre qui a dégénéré. Il ne dira pas un mot de toute l’audience, ce mardi à Pau. C’est là qu’il vit, chez sa mère, qui a éduqué seule ses trois fils et leur petite sœur.

Cette nuit du 7 au 8 mai, comme nombre de Béarnais, les Palois sont allés faire la fête dans le quartier de l’Arsenal à Tarbes. Dans leur groupe, un pratiquant d’arts martiaux décide de faire une démonstration contre le mur et la vitrine d’une boutique. Au moment où deux militaires sortent de la discothèque RG Room. Il est 4h57 du matin selon les images de vidéosurveillance de la ville que récupéreront les enquêteurs de la police.

Quartier de l’Arsenal, Tarbes

Les deux militaires sont « hors service » et ont fait la fête « avec modération », assurera l’ami du poignardé. Ils avaient « les idées claires ». Lui se retrouvera avec un œil tuméfié au jardin Massey, sans se souvenir de comment il est arrivé là après la bagarre. Sur les images, on verrait les deux militaires uriner dans un coin du parking avant de s’approcher du groupe qui « dégrade » la façade d’une boutique. Un échange a lieu. Mehdi emboîte le pas du militaire qui vient de les admonester. La rixe éclate.

Le soldat de 28 ans finit au sol avec quatre plaies infligées à l’arme blanche, à l’abdomen et dans le dos. « Ils essayaient de me tuer », dira-t-il aux policiers depuis son lit d’hôpital. Quinze jours d’incapacité totale de travail et un pneumothorax qui pourrait signer la fin de sa carrière militaire, relèvera l’avocate de la victime, Me Stéphanie Balespouey.

D’autres militaires arrivés en renfort ont mis en fuite les « agresseurs », repartis à bord d’une Opel Corsa appartenant à Mehdi. Les investigations téléphoniques menées à partir de sa ligne vont permettre d’identifier les autres belligérants, interpellés le 13 mai dernier à Pau et à Lons.

Dans la fratrie paloise impliquée dans les faits, Mehdi et Nassim, 21 ans, vont d’abord tenter de nier la présence sur les lieux de leur jeune frère, Malik, tout juste 18 ans. D’ailleurs, la victime a indiqué qu’elle pense que c’est celui qui a ouvert les hostilités (Mehdi, donc) qui a porté le dernier coup de couteau.

Sauf que deux témoins vont formellement désigner Malik comme celui qui a asséné les coups de couteau. Ce qu’il va finir par reconnaître en garde à vue. « J’ai vu que ça partait en bagarre. Nassim se faisait taper. J’ai mis un coup de poing au grand gars. Il n’a pas bougé. J’avais un couteau dans ma sacoche. J’ai paniqué. J’ai mis des coups de couteau dans le haut du corps. »

Des explications qui ne convainquent pas encore totalement l’avocat général Pascal Bouvier, pour qui le maintien en détention des trois frères est « impératif ». La victime a bien désigné Mehdi comme ayant porté le dernier coup « alors que son frère s’accuse de l’ensemble des coups portés ».

Le représentant de l’accusation estime que le grand frère Mehdi a été « très peu coopératif, en s’adaptant aux éléments de l’enquête qui lui étaient présentés ». « Quand on regrette, on dit la vérité », assène l’avocat général. qui déplore que les mis en cause aient eu le temps de se concerter pour bâtir leur version des faits.

Une version qui évoque « des propos racistes » des deux militaires comme origine de la bagarre. « À aucun moment ! », réagit Me Balespouey qui voit là « une manigance » des mis en cause « qui se sont concertés ».

« Wallah ! »

« Dans une telle rixe en fin de soirée à l’Arsenal, il est trop facile de dire que l’on est systématiquement dans une agression », répond en défense Me Jacques Bertrand. Il est l’avocat de Malik mais remplace ce mardi Me Lorea Chipi, retenue à la cour d’assises. « Mehdi a voulu couvrir son frère. Maintenant, les choses sont claires. » La chambre rendra sa décision mardi 28 mai sur le maintien en détention ou pas des trois frères. Entretemps, Nassim et Malik seront entendus ce vendredi.

Quelques mois de détention devraient remettre Mehdi, Nassim et Malik dans le droit chemin.

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